Beaucoup d’auteures cette semaine, comme s’il fallait attendre que la rentrée à proprement parler soit passée pour leur laisser une place ; des écrivaines américaines forment l’essentiel des troupes et ces Américaines à Paris sont rejointes par une  Française chez les indiens Hopis… j’écoute la suite sur le teaser audio

 

Les unes s’intéressent prioritairement aux écrivains cette semaine,  privilégiant découvertes ou redécouvertes .

l’Huma met en avant Emmanuel Dongala, écrivain centrafricain qui enseigne à présent aux USA et son violoniste mulâtre sous la Révolution – il rejoint ainsi les auteurs qui apportent un éclairage différent à l’histoire de la France. L’histoire est donc celle d’un jeune prodige du violon dont la carrière française est tantôt favorisée tantôt freinée par ses origine et sa couleur de peau. La sonate à Bridgewater (Actes Sud).

Muriel Steinmetz s’entretient avec l’auteur qui restitue, davantage qu’il ne romance, cette histoire vraie : celle du père et du fils le père « rejeton d’un esclave affranchi déporté dans l’île de la Barbade, est devenu le page d’un prince hongrois. Il parle cinq langues. Il a épousée en justes noces une polonaise dont il a eu Georges qui a appris le violon avec Haydn. »

Redécouverte pour La Croix… Celle de Jérôme Leroy auteur de polars et, plus généralement, de romans à l’écriture précise comme celle de Frédéric Fajardie, son ami. « L’écriture me soigne. Je fais subir mes angoisses à mes personnages. Je leur colle mes mauvaises pensées, je vais mieux après. » Son dernier récit prend pour argument la volonté générale de disparaître, s’éclipser, comme une épidémie qui toucherait la société…tiens, tiens. Un peu tard dans la saison, La Table ronde.

Le Monde des Livres invite à faire la connaissance du dernier livre de Ruwen Ogier Mille et une nuits dont le sous-titre est éclairant La maladie come drame et comme comédie. (Albin Michel) Les auteurs de premiers romans (au nombre de 5) sont en une dans le Figaro Littéraire leurs noms… ? Blandine Rinkel, Maryam Madjidi, Marine Westphal, Manuel Benguigui et Bill d’Isère.

Quant à LibéL ce jeudi c’est l’année 1977 qui l’intéresse, le livre de Jean-Marie Durand est salué par Claire Devarrieux, punk, Derrida, certes mai on ne lira pas ce livre « pour compter les madeleines, si on est en âge d’avoir des souvenirs »

Des écrivains poursuivent leur chemin dans la presse :

C’est le cas de Tanguy Viel qui passe cette semaine  des unes aux pages intérieures mais c’est Alice Ferney qui le distingue néanmoins pour le Figlitt, « un style d’abord haché comme un mal-écrire recherché (qui disparaîtra), en restitue l’émotion et l’humilité. » la critique relève un point essentiel de l’empathie établie entre livre et lecteur : le « juge qui l’auditionne et qui bientôt – dans une symétrie originale – se sentira aussi malheureux que le lecteur » c’est bien là que repose sans doute l’intérêt de la majorité pour ce livre. (Minuit).

Sous le titre procrastination, Eric Chevillard choisit de traiter le roman de Philippe Ségur, Extermination des cloportes, sous l’angle de la carrière littéraire avortée (celle de son héros). Comme nombre de critiques (Christian Authier du Figlitt par exemple) qui en rendent compte, il avance que ce livre tient d’abord « d’une petite comédie conjugale amusante mais sans enjeu » dont l’aspect ridicule tourne au drame lorsque le personnage principal perd la vue petit à petit. Dès lors son obstination à avancer son génie littéraire en fait un auteur à part entière.

C’est aussi le personnage de Denise qui mobilise la critique, Denise ? Après Eric Loret du MDL, Virginie Bloch-Laîné retrace cette semaine dans LibéL l’histoire édifiante de cette chienne prêtée, c’est-à-dire quasi abandonnée dans un roman au « réalisme percé de burlesque. » entre les mains d’un homme qui n’aime pas spécialement les chiens mais qui s’entiche de ce Bouvier bernois. Pourquoi cet intérêt ? « On ne s’attend pas non plus à ce que Denise au Ventoux nous saisisse d’émotion à ce point. » C’est aussi le retour du polar avec Prendre les loups pour des chiens (Rivages Thriller ) d’Hervé le Corre dans le MDL et le LibéL. Macha Séry et Alexandra Schwartzbrod soulignent le talent de l’écrivain et conseillent (c’est rare) de relire ses précédents livres sans rater celui-ci dans lequel un homme qui sort de prison se trouve pris dans un jeu avec une femme fatale…mais contemporaine.

Côté chroniqueurs  Cette semaine la tendance est aux goûts du monde entier.

On notera le vibrant plaidoyer de Bruno Frappat pour La terre qui les sépare (Gallimard « Du monde entier ») : « il n’est jamais  trop tard pour se renseigner sur la réalité d’un pays et son histoire. » Ici, c’est la Lybie, à travers l’histoire vraie d’un fils, l’auteur, qui cherche sans les trouver les traces de son père dans un pays où tout depuis des années tourne au cauchemar. Joli titre pour le roman de Xavier Marias Si rude soit le début.

Etienne de Montety a aimé sa « puissance de l’interprétation de l’âme humaine mais aussi ce qu’il sait de la littérature classique (le titre du roman est emprunté à Shakespeare) et sa compréhension de notre époque (il se déroule lors de la movida)…

Plus au nord (Islande), Eirikur Örn Norddahl est l’écrivain favori de Mathieu Lindon cette fois (Métailié) Avec Himska. La stupidité qui parle beaucoup de sexe et de terrorisme et qui fait suite nous dit-il, à Ilska, Le mal.

 

Index des critiques dans la presse des livres parus cette semaine

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