Teaser Audio de la semaine

par Frédéric Palierne

L’actualité reprend ses droits en cette fin d’année littéraire. Tandis que Musso ou Joël Dicker partent à l’assaut des meilleures ventes, Joseph Kessel ou John Le Carré connaissent font eux aussi l’unanimité. Quant aux espions de tous poils, retrouvez-les dans la chronique audio.

 

Retour à l’actualité littéraire pour l’Huma avec notamment à la Une Le roman d’Anne Sophie-Subilia intitulé Les neiges intérieures qui évoque le difficile confinement (et c’est écrit bien avant le confinement) à bord d’un bateau de 16 m de long, de quatre hommes et deux femmes : « gestes à apprendre, comme le souligne Alain Nicolas, ceux de la navigation et ceux qu’impose la vie dans cet espace mesuré. »

L’histoire se joue beaucoup entre ces deux femmes et, notamment, le capitaine sous l’autorité duquel elles se trouvent et peut-être même sa domination puisqu’il n’est pas très tendre avec elles. « L’art d’Anne-Sophie Subilia nous dit Alain Nicolas par ailleurs c’est de ne pas faire un roman qui va vers le voyage initiatique et rédempteur elle n’entend pas non plus décrire une descente aux enfers. »

On assiste donc à la vie de ces femmes. Le voyage se fait en direction des terres boréales près des fjords et des icebergs, quelque chose de nu, vaste et confiné à la fois.

Andréa Marcolongo avait marqué les esprits avec La langue géniale qu’elle avait consacré au latin et au grec la voici qui revient avec un ouvrage cette fois-ci consacré à l’étymologie – Etymologies sous-titré Pour survivre au chaos.

Ce livre ne s’intéresse pas à la justification de la culture par les étymons, ne constitue pas une liste de termes à connaître ; son auteure prend position en tant que sujet vivant par rapport à cette étymologie comme l’indique Robert Maggiori dans LibéL : « elle décrit des paysages de sens mêle trait d’esprit, observation intemporelle, souvenirs et anecdotes, cite des tournures idiomatiques pour en extraire des remarques sociologiques, psychologiques, philosophiques ». L’ouvrage est fait pour éveiller l’esprit nous dit Robert Maggiori ; ouvrage publié comme il se doit au Belles Lettres.

Ni témoignage ni essai historique nous prévient Florent Georgesco à propos du livre d’Alaa el Aswany Le syndrome de la dictature qui fait la une du monde après celle de l’Humanité.

Il ne s’agit pas seulement de l’histoire personnelle de l’auteur ni de ses déboires avec le régime d’Al Sissi mais bien plutôt d’une réflexion sur la dictature en général, dans nos sociétés contemporaines : « La singularité et la puissance du livre nous dit le critique tiennent pourtant à cet équilibre entre réflexion et observation ». Il met notamment en avant le bon citoyen, celui qui ne se révolte pas et se pose la question de savoir de quoi est fait ce si bon citoyen cherchant à comprendre sa mécanique faite d’obéissance de peur avec, évidemment, un fond de désespoir.

C’est ce qui le pousse à coopérer comme cet ami perdu, journaliste, qui finalement se rallie au régime. Chez actes Sud.