La une & l’actu :

une semaine assez riche toujours occupée de et par la figure de JK Huysmans mais qui voit aussi le retour du thème des migrants. Michelle Perrot, les enfants et Solénoïde complètent ce premier tour d’horizon.

Une du rendez-vous des livres (l’Huma) et article dans le supplément de La Croix (Livres et Idées) c’est toujours Huysmans qui mène l’actualité.

Dans l’entretien qu’il donne à Muriel Steinmetz, André Guyaux répond à quelques-unes des questions que les critiques se posent depuis quelques semaines. Notamment le fait que sa conversion passe par le satanisme et les messes noires. Mais aussi son côté parfaitement artiste : « il veut sa phrase à lui, ses mots à lui. Il en invente mais va aussi puiser d’abondance dans le lexique savant. Il adore les mots qui ont l’air de sortir d’un grenier »

Quant à François Sureau il n’a pas l’air d’aimer son sujet : « Tout ou presque nous éloigne de lui, son costume de rapin symboliste, son air de vieillard mallarméen, ses phrases précieuses, sa passion pour les dingueries de l’abbé Boullan, et cette manière de passer d’un objet à un autre » malgré tout (il n’aime pas non plus son côté sataniste) il reconnaît la permanence de l’écrivain. Une critique bien catholique.

Le thème dominant de La croix cette semaine est la figure du migrant, dans la littérature de la rentrée, mais envisagé sous l’angle de l’hospitalité et par exemple à travers le très beau titre du livre que lui consacre Marie Cosnay et Mathieu Potte-Bonneville Voir venir.

Si la situation n’évolue guère comme le souligne Sabine Audrerie dans son article, de nouveaux ouvrages apparaissent qui s’éloignent petit à petit du récit de la migration pour prendre des formes plus profondes ou plus originales. C’est le cas avec Nathalie Quintane qui collecte des bouts de phrases qui proviennent aussi bien du discours politique que de la parole des migrants pour en faire un patchwork poétique qui dit « l’absurdité et l’impuissance » de cette situation. La une se poursuit en dossier avec trois autres ouvrages de, sur ou par des migrants.

Pour le Figaro littéraire ce sera les enfants et de poser la question « Est-ce une mode ? »

On retrouve les écrivains les plus connus dans le segment de la littérature jeunesse. Mohammed Aïssaoui et Ali Develay s’y collent et s’entretiennent avec des écrivains confirmés en leur posant la question des motivations.

Picouly a déjà plusieurs livres à son actif, Mabanckou deux, d’autres débutent. Le dossier aborde des questions comme celle du travail avec un illustrateur, de la littérature jeunesse à l’étranger, quant aux raisons du retour à l’enfance? Carole Martinez raconte qu’elle s’est mise à écrire un livre jeunesse au lendemain d’un oral de capes raté pour pouvoir s’exprimer en quelque sorte ; pour Picouly il fallait pallier la mort de la tortue de sa fille quant à Delphine de Vigan elle évoque ses débuts comme un « pas de côté » par rapport à « son travail de romancière ». Et personne ne parle de marché.

C’est Florent Georgescu, plus habitué des pages idées dans le Monde des livres qui évoque le livre de Mircea Cartarescu son compatriote, Solénoïde.

« C’est un roman crue, un torrent qui sort de son lit, emporte, submerge, tourbillonne entre les murs des villes englouties, que Mircea Cartarescu détruit et ressuscite dans le même mouvement, comme il le fait de l’immense matériau autobiographique, magique, fantastique, logique, scientifique, métaphysique dont son oeuvre, qui trouve ici un accomplissement, est la constante réinvention. » nous voici devant un hommage qui aurait pu très bien convenir à en son temps. Les 800 pages de l’œuvre contribuent encore au rapprochement avec ce livre somme, même si l’auteur est connu pour la Nostalgie, son grand œuvre, il accomplit encore

« La grande affaire de Michelle Perrot, ce fut le féminisme confronté à la perte et à l’oubli, repéré dès ses travaux sur la figure ouvrière. » nous dit Frédérique Roussel qui avoue se sentir « minus » face au volume que « Bouquin » consacre à l’historienne.

Elle en retrace néanmoins les grandes options en suivant le plan de l’ouvrage (ouvriers/marges et murs/femmes) et en y mêlant des considérations biographiques clairement et simplement, elle parvient même à le résumer en une formule « en somme une histoire de l’historienne ». Une historienne que l’on retrouve auteure à part entière dans les monographies qu’elle consacre aussi bien à une figure du monde ouvrier qu’à Georges Sand.

 

 

 

 

 

Les portraits de la semaine :

Paulin Ismard dans Livres et idées avec comme figure centrale, celle de l’historien qui renouvelle la question de la Grèce puisqu’il met en lumière le rôle des esclaves qui font tourner la machine pendant qu’on invente une vie démocratique. Vie démocratique dont ils étaient exclus pour ce qui est des prises de décision. « Il pilote un groupe d’une quarantaine de chercheurs qui publiera prochainement une somme sur l’histoire de l’esclavage. »

Samedi, LibéL nous proposait de faire la rencontre de Valerio Romão, auteur portugais qui a vécu en France et ne s’est senti bien ni dans un pays ni dans l’autre. Inspiré par l’absurde et plus encore le fantastique contemporain, il a composé une trilogie mêlant roman et pathologie ; autisme, alzheimer et dans ce roman un déni plus complexe, la mort de l’enfant que l’on a porté.

Portrait de Guyotat dans l’Huma et de son rapport au style essentiellement.

Index des articles parus cette semaine