En attendant les prix, l’actualité s’éloigne un peu. Thématiques ouvertes et auteurs originaux en profitent pour faire surface ; Nous irons jusqu’à dire qu’il s’agit là du vrai travail des critiques, faire découvrir les auteurs cachés par l’actualité immédiate.

 

En choisissant le comique comme fil rouge de son dossier de la semaine, le Figaro littéraire éclaire la rentrée d’un jour particulier.

La dérision, l’ironie, le comique, le burlesque et on en passe sont autant d’angles différents pour qui veut faire rire. Le chapô introductif précise « l’humour n’est pas une spécialité française », ils vont être contents Voltaire, Molière et Diderot. On rapprochera les auteurs comiques de l’année par familles : le roman comique d’exploration qui se révèle être une introspection extravertie avec Guillaume Sorensen et Le planisphère Libanski ; à l’inverse, la mise en scène de soi à travers l’exhibition de toutes ses données intimes, Databiographie de Charly Dewart et dans une moindre mesure Thomas Gunzig avec Feel Good. Et bien sûr la veine actuelle des campagnes et espaces urbains proches qui mettent à l’épreuve ce nouveau déclassé des temps moderne qu’est le bobo.

A travers Propriété privée de Julia Deck et La campagne n’est pas un jardin de Stephane Fière, voici deux opus qui dans des cadres différents font un sort tragico-comique à ce pauvre transfuge de la vie urbaine vers une existence plus paisible, qui aspire à s’intégrer mais n’y parvient pas.

L’Histoire de la seconde guerre mondiale elle aussi nous réserve quelques aspects comiques nous dit Claude Quétel dans son livre consacré aux inventions et opérations les plus délirantes de la seconde guerre mondiale ; des chars gonflables de l’opération fortitude (de notoriété publique) jusqu’aux chauves-souris explosives américaines destinées aux japonais tandis que ceux-ci envoient des ballons de papier incendiaires vers les côtes américaines. Fabrice Drouzy souligne l’aspect glaçant de l’opération Vegetarian qui consistait à empoisonner les prés allemands pour en tuer le bétail. L’île écossaise qui servit de test en 1942 n’a pu être déclarée accessible qu’en…1990. On le voit, l’ouvrage, s’il sacrifie à l’humour, n’oublie pas pour autant la réalité glaçante de l’époque.

 

Du côté d’une littérature de rentrée plus classique, on soulignera la Une de L’Huma pour Regina Porter qui poursuit ainsi sa conquête de la critique française.

Son roman, nous dit Muriel Steinmetz repose avant tout sur les personnages : « tous interagissent, en dialogues fortement charpentés, sur plus de cinquante ans. » C’est ce qu’on appelle un roman-fresque, avec saga familiale, mariage interracial dans une Amérique peu évoluée sur le plan des droits civiques. Foisonnant, il s’appuie également sur des éléments photographiques qui renvoient à l’Histoire des USA.

Autre femme même combat, celui de la restitution de la mémoire familiale mais aussi d’un pays : « depuis ses débuts, Lidia Jorge – née dans l’Algarve, au sud du pays, en 1946 et installée à Lisbonne – n’a jamais écrit autrement qu’à hauteur de ses personnages. » nous dit Gladys Marivat dans le Monde des livres. A travers son titre Estuaire, l’auteure saisit un paysage qui s’impose dans l’ensemble du roman, revient sans cesse par les fenêtres de la maison familiale dans laquelle les personnages sont reclus. On notera que les deux ouvrages proposent une liste des personnages, le premier comme un index dont on ne saurait se passer pour se situer dans le cours de l’œuvre, le second davantage comme les acteurs d’une comédie. Regina Porter confirme en outre une tendance du récit contemporain, l’illustration par l’image qui emprunte autant à l’intime qu’à l’Histoire.

La Croix retrouve ses fondamentaux… Après un dossier consacré à Jésus personnage de roman voici à la une « un tout petit recueil (120x82mm) mal relié, sans couverture, abîmé » comme le met en scène Elodie Maurot. Mais c’est un trésor, une vie de François d’Assise inédite même si de la main de son « biographe » habituel, Thomas de Celano. Du nouveau ? sur le vêtement une tunique reprisée avec « des écorces d’arbres ou de plantes ».

 

Dans le pêle-mêle.

C’est la semaine de Julia Deck. Avec le dossier du Figlitt, celle qui fait partie de la sélection de rentrée de l’Huma possède toujours nous dit Marianne Gomaez dans La Croix « cette écriture sobre et directe, dépouillée du superflu, fenêtre ouverte sur les possibles. » mais aussi « Toujours ces intrigues à tiroirs et leurs interprétations multiples. » La plupart des auteurs de la rentrée ont droit a leur dernier article, Marie Darrieusseq et Jean-Paul Dubois dans La Croix, Aurélie Champagne et Zébu boy dans l’Huma, Hélène Gaudy et les aventuriers des glaces dans LibéL : « un bol d’air frais et un rayon de lumière »n et pourtant c’est une histoirte tragique ; qu’importe pour Patrick Grainville dans le Figlitt « nous oublions le deuil en lisant la forte romancière » ; Ca continue également pour Roger Garcin dans le figlitt

 

Les portraits.

Paolo Rumiz dans le Figaro, Italien (de Trieste) et écrivain voyageur qui après les montagnes s’attaque cette fois à la via Appia. Francis Wolff, philosophe normalien fait la dernière page du monde des livres et tente de restaurer le goût de l’humanisme. Libél samedi proposait une rencontre avec Nina Allan, Frédérique Roussel échange avec elle au sujet de ce mélange de littérature policière (au départ la disparition d’une jeune fille) et de science fiction, l’existence d’une planète

 

Les dossiers de la semaine La littérature et le rire dans le Figaro, un spécial littérature américaine dans l’Huma.