Des unes qui sollicitent aussi bien la poésie, la philosophie que les droits de l’homme et ceux de la femme, par le récit des réussites pour les premières et des tourments pour les seconds. Dans tous les cas une littérature des idées et des engagements.

 

Le Figaro littéraire saisit dans la même une la poésie en général et celle de François Cheng en particulier : « paroles lumineuses » et « travail d’orfèvre » pour Mohammed Aïssaoui qui souligne le travail spécifique du poète et l’accord sur la dimension spirituelle de son œuvre. Le critique souligne « Bien sûr, les succès de François Cheng dans les autres registres(…) y sont pour quelque chose, il a désormais un lectorat qui le suit, chaque fois un peu plus nombreux. »

D’autres figures dans ce cahier poésie, Jean-Pierre Siméon, directeur de « Poésie Gallimard » et Dominique Pagnier, de la même maison. On notera cette découverte d’Astrid de Larminat, Albrecht Haushofer et ses sonnets de la prison de Moabit, au nombre de 80, écrits en détention à la suite de l’attentat contre Hitler. Il revient sur sa vie égarée aux côtés des nazis (dont son père). On trouvera les poèmes dans sa poche après son exécution lorsque son corps sera déterré.

Patrice Maniglier fait de la philosophie et nous fait surtout comprendre la philosophie nous dit Robert Maggiori en substance dans LibéL du jeudi.

Un livre passionnant « C’est une carte connectée, une archive ouverte. Où il est question d’Europe et de militantisme, de populisme et du sort de la gauche, de l’enseignement, de l’enseignement, des faux et des vrais maîtres (…) une mine d’or en fait. » le philosophe, autodidacte, atterrit à Sciences-Po : « Là j’ai découvert la médiocrité intellectuelle de ceux qu’on désignait comme les élites de la nation et qui se destinaient, parce qu’on les destinait, à gouverner les autres, j’étais atterré. » et de citer les noms des penseurs atterrants, Finkielkraut, Bruckner, Ferry et Lipovetsky.

L’autobiographie n’est là que pour servir de planche d’appel il passe « ensuite, en changeant de focale, à un plan plus large, dessinant ainsi le tableau (théorique, académique, social, politique) de la philosophie française. »

Jesmyn Ward, encore jeune auteure américaine réalise l’exploit d’un double National Book Award.

Ce n’est pas seulement parce qu’elle est issue d’une minorité (Afro-américaine du Mississipi) mais parce qu’elle a su trouver un style qui correspond au thème central de son œuvre qu’elle accède à la reconnaissance littéraire. Elle y inscrit les fantômes des jeunes morts trop tôt. Pour contester ces morts elle les fait parler : « La singularité de l’écriture de Jesmyn Ward nous dit Sophie Joubert, un mélange de trivialité et de poésie restitué par la traduction sonore de Charles Recourse. « L’oiseau à écaille se pose au bord de la fenêtre et craille» » C’est une véritable auteure du sud.

Un écrivain algérien évoque un Syrien sur le point d’être exécuté en Arabie Saoudite.

« Méditation poétique qui fait tourbillonner époques et pensées comme la danse giratoire des soufis, le roman est tout autant ancré dans le présent. » la formule est de Sabine Audrerie dans Livres et idées, le cahier livre de La Croix. Au-delà du soufisme qu’on ne cesse d’opposer à l’islamisme. Le livre apparaît construit un peu à la panière du Miracle secret de Borges puisque le héros retrace l’histoire complète de ce mouvement de pensée et de sacré en attendant son exécution. Egalement repéré pour sa « langue époustouflante » par le Figlitt.

Avec Gloria Steinem, le Womens’lib débarque en France c’est le titre de une du Monde des livres.

Ce seront donc une et dossier sur les femmes avec Ma vie sur la route, Mémoires d’une icône féministe (Harper-Collins), à savoir le livre de l’icône et un dossier qui recense les essais consacrés à la question des femmes en général et de leur libération en particulier.

On y retrouve Roxanne gay et Siri Hustvedt ainsi que le second tome de l’histoire du MLF. Siri Hustvedt avec La femme regarde les hommes regarder les femmes pose la question du regard masculin dans la peinture mais en rapport avec ce que nous apprennent les neurosciences. Elle décèle l’agression, la condescendance, le regard qui transforme l’autre en objet dominé chez Picasso ou De Kooning par exemple (Actes Sud).

 

 

Dans le pêle-mêle : beat un jour beat toujours

La semaine dernière le Figlitt nous invitait à faire la rencontre de Lawrence Ferlinghetti, le centenaire et éditeur de la Beat Generation.

S’il éprouve une avidité de découvertes, le poète est également rigoureux dans leur mise en œuvre et l’éditeur a su maintenir un regard à la fois curieux et critique sur le monde. Tous les suppléments s’accordent à reconnaître sa lucidité comme qualité première.

Il est encore question d’Yves Ravey et de son polar californien avec réminiscence de Columbo, dans le MDL cette fois ( Minuit ).

Shiloh de Shelby Foote continue sa carrière refaisant surface au gré du goût des critiques en dehors de toute urgence d’actualité mais appuyé sur la lecture admirative que tous en font. La guerre de Sécession, guerre civile et ses batailles inhumaines revient ainsi dans les mémoires. (Rivages)

…c’est tout pour cette semaine

Index des titres parus dans la presse de cette semaine :

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