Les Unes du matin

 

Slovaquie, Europe, monde ! La littérature de la semaine est cosmopolite, nous préfèrerons ce terme à « globale ». Elle embrasse tous les horizons en partant du point unique où se déroule le salon du livre. Paris.

 

La Croix et l’Huma suivent l’actualité du Livre Paris et ouvrent sur la Slovaquie et ses écrivains, Pavel Vilikovski par exemple, en une dans les deux suppléments (et en page intérieure du Figlitt) ; Un chien sur la route retrace ses voyages comme un Candide slovaque mais qui ne tiendrait pas plus que cela à son identité finalement.

« Il suffit de prendre un peu de recul et toutes ces couleurs nationales, soigneusement différenciées, se confondent en une tache européenne ; le pire c’est que cette tache nous ressemble. » Sabine Audrerie cite l’auteur et complète : « l’auteur rapporte rencontres et anecdotes qui, ramassées, donnent le pouls d’une Europe en reconstruction après l’ouverture du rideau de fer. » Un récit teintée d’humour Mitteleuropa.

 

L’Humanité cite en plus de Vilikovski, Ursula Kovalyk, Miroslava Vallova, l’auteur cyberpunk Michal Hvorecky.

Muriel Steinmetz est allée rencontrer sur place la scène littéraire slovaque qui souffre d’un manque d’identité ; prise entre l’Autriche et la Tchéquie, elle peine à s’affirmer depuis la Révolution de velours – d’autant plus qu’on la confond avec la Slovénie.

Des tendances se dégagent cependant comme un reste de surréalisme, un goût pour l’autobiographie réaliste et la naissance d’une littérature féministe. Cette dernière s’est vue immédiatement attaquée par une « société majoritairement catholique, en proie à toutes les peurs (migrations, islamisme, peur de toutes les altérités) »

 

Le Figaro littéraire aborde la question par l’autre bout, serait-on tenté de dire : Les écrivains français à la conquête du monde voici pour le titre et le dossier présente donc les excellents résultats de la littérature française à l’étranger : Leïla Slimani aux USA, Bernard Werber en Corée du Sud. C’est une manne pour les éditeurs et, nous dit Mohamed AÏssaoui,  « Il y a ceux qui exportent notre littérature au monde et ceux qui qui la font rayonner et se révèlent être de véritables ambassadeurs. » Alain Mabanckou par exemple qui enseigne la littérature à Los Angeles et qui vit en Amérique tout comme marc Lèvy, car, bien entendu Lévy, Musso et maintenant Bussi réalisent des ventes record à l’étranger.

Dossier à lire donc et à retenir cette étrange histoire rapportée par Jacques de Saint Victor d’un auteur Nicolas Barreau, totalement inconnu de la critique française et qui se vend très bien en Italie avec des titres comme Un soir à Paris, Paris est toujours une bonne idée, etc. L’auteur laisse si peu de traces (il serait franco-allemand) qu’on en vient à se demander s’il ne serait pas uniquement une incarnation marketing.

 

Quant à Libé, c’est son numéro collector entièrement rédigé par des écrivains et si le cahier livre ouvre sur la l’édition du roman photo réalisé par Hervé Guibert Suzanne et Louise, fac-similé de son écriture et reproduction des photographies.

Il approche par la photographie « dans leur chair deux spécimens de la famille » comme l’écrit Nicolas Bouyssi. « Suzanne et Louise ont décidé de donner leur corps à la médecine mais , auparavant, elles ont fini par accepter de l’offrir au regard inconvenant et pénétrant de leur petit-neveu ». il y aura donc des clichés bruts et des mises en scène parfois macabres.

Index des titres parus dans la presse de cette semaine :

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