LES UNES

 

L’actualité immédiate continue de s’éloigner, la presse prospecte les marges, les rééditions, les anniversaires

 

D’os et de lumière c’est le livre de Mike Mc Cormack qui fait l’ouverture du Rendez-vous des livres dans l’Huma ; roman irlandais d’un seul tenant, entendez par là d’une seule phrase. « Avec ce flux de conscience qui étire et diffracte le temps et l’espace, l’Irlandais Mike Mc Cormack s’inscrit dans la lignée de Joyce son illustre compatriote nous dit Sophie Joubert.

Un homme rivé à la radio dont il écoute les flash d’info se remémore sa vie tandis que sa femme agonise victime d’un virus. Un Joyce d’accord mais qui se lancerait dans le thriller alors.

 

La révélation française de Michelet, et voilà que La Croix se lance dans des titres à la Libé. La Révolution française dans la Pléiade en deux volumes qu’on ne lira pas pour l’instruction mais pour le récit lui-même « Michelet en vrai conteur populaire, passionné et intuitif autant qu’en historien inventif, excelle dans sa description de la foule qui saisit l’individu, il souligne la part toute nouvelle des femmes dans cette commotion, il suit la masse en fusion qui défile envahit l’espace public et les lieux de pouvoir »

 

Le jeudi c’est philosophie pour Libé des livres et Robert Maggiori qui propose de (re)découvrir Agamben avec deux nouvelles traductions Création et anarchie ainsi que Qu’est-ce que la philosophie.

Le second, au titre encourageant, ne doit pas faire oublier que la pensée de ce dernier est exigeante « Aucun évidemment ne « résume sa pensée, parfois intimidante. Mais on peut, par eux avoir une idée de sa méthode et de sa façon « archéologique » de faire de la philosophie. »

 

Simenon et Maigret en une du Figaro littéraire à l’occasion de la réédition chez Omnibus de tout Maigret et des trente ans de sa mort. L’entretien majeur est pour le préfacier du volume 6, Bertrand Tavernier.

Des souvenirs et comme toujours chez Tavernier une réflexion globale à la fois sur le genre « Le roman policier c’est comme le western un genre hospitalier dans lequel on peut tout mettre » jusqu’aux adaptations cinématographiques « Jean Richard était très mauvais (…) Charles Laughton était affreux » Il raconte aussi ses relations avec l’auteur qui accepte en se faisant prier de laisser une option gratuite sur les droits de l’Horloger de Saint-paul mais qui refuse de jouer Maigret.

 

Dans le pêle-mêle de l’actualité

 

Ca continue pour Erri de Luca, chroniqué par Etienne de Montety « Se dessine non pas le portrait, ce serait trop, mais la silhouette d’un homme de bien, hanté à l’idée de rompre la chaîne de sa famille, et qui se souvient, un peu triste, de celles qu’il a aimées et pas gardées. »

 

Rencontres et portraits.

 

Reprenons ; l’actualité s’éloigne, c’est le temps des découvertes et des explorations.

On rencontrera de nouveaux écrivains, nouveaux dans le sens où on ne les attendait pas.

Emil Szittya par exemple et ses 82 rêves, un livre qui ne prétend pas autre chose que recueillir des rêves pendant la guerre de 1939-1945. Il les présente sous l’égide du surréalisme sans sacrifier à la mode de la psychanalyse ; ce qui l’intéresse c’est la matière du rêve « la façon brève, nette, rapide, sans morale ni soupirs, dont il présente les personnages, sous forme de croquis suffit à établir un contexte où le rêve va fleurir, avant de faner sans commentaires et dans la nuit » nous dit Stephane Lançon.

Antonio Lobo Antunes se confiait à Bruno Corty du Figlitt la semaine dernière, un leitmotiv il faut aimer les écrivains, quant à lui « Il ne se passe pas grand-chose dans mes livres. Ce n’est pas un problème. L’important c’est l’écriture. Et l’humilité » donc si l’on n’aime pas un écrivain, pas la peine d’en faire une affaire de jalousie dit-il. Côté humilité « J’ai vu Antoine Gallimard, un certain Hugues Pradier et plusieurs messieurs en costumes. » voici pour le récit de son édition dans la Pléiade.

Il continue à écrire sans y attacher plus de valeur que cela : « On veut toujours savoir comment nous écrivons, ce que nous pensons en le faisant, mais je ne suis pas un intellectuel. Je ne me demande pas ce qu’est la littérature. Quand on demandais à Picasso comment il peignait, il répondait : « D’abord je m’assois » » (Jusqu’à ce que les pierres deviennent plus douces que l’eau, Bourgois.)

 

Index des titres parus dans la presse de cette semaine :

t22-02-2019

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