Les unes + une Le monde des livres

Le Monde des livres suit la piste de la BD. Son dossier lui est consacré même si sa une diverge.

Le pêle-mêle sera dessiné lui aussi, on ne peut pas vraiment parler d’actualité mais Tom-Tom et Nana les deux héros d’une partie de la jeunesse (celle qui lit la presse Bayard) bénéficient d’une expo à Angoulême.

L’occasion pour les auteurs contemporains de rendre hommage à Bernadette Després qui a conçu et développé leurs aventures de 1977 à 2009… et il n’y avait pas d’album à l’époque (34 aujourd’hui). « Parfois il faut un peu de recul pour se rendre compte qu’une œuvre compte » dit Guillaume Lecaplain dans LIbéL,

Une page entière dans La Croix qui s’intéresse par ailleurs à Matsumoto, auteur que l’on retrouve dans tous vos supports et dont l’illustration extraite de Sunny s’affiche sur toutes les unes.

Peu de convergences en dehors des expos mais un ou deux volumes se dégagent dont Même le grand soir a commencé petit (ed.FLBLB) qui s’appuie davantage sur l’univers du roman photo que sur celui de la BD mais dont le titre a fait mouche et, bien entendu Emil Ferris et ses monstres.

 

Les portraits de la semaine :

Le portrait est une manière de faire l’actu à travers le philtre, toujours efficace du récit de vie (et de carrière pour ce qui concerne un auteur). Dans des suppléments livres à l’intérieur desquels l’image joue un rôle de plus en plus prégnant, le portrait permet de composer une page mêlant photographie/portait, biographie, rencontre, extrait de roman et, en définitive, un peu de discours critique.

Alice Develey du Figlitt est ainsi tombée sous le charme de James Kelman, écrivain écossais et punk, elle visite Glasgow en sa compagnie mais l’essentiel de son dernier livre La route de Lafayette se passe en Amérique. Elle fait le portrait d’un écrivain sans concession qui amasse d’un côté les prix littéraires tandis que les critiques le détestent : « si vous comprenez le mot fuck, vous avez compris un tiers de la production de Kelman, ». Pourquoi ? parce qu’il est fidèle à la langue de ses origines : « L’écriture est un acte de dévoration précise Alice Develey. Ca sent la bière et un peu plus sur le trottoir. La langue du prolétariat écossais est brute. » Ses personnages dérivent et flottent entre talent et désespoir.

D’une certaine manière Bernard Schlink dont Nicolas Weill dresse le portrait est aussi un écrivain radical. Juge il se pose la question radicale de la culpabilité à l’image de certains de ses personnages (voir aussi la une de Livres et idées cette semaine) qui se posent la question comment peut-on être Allemand ? Son écriture cependant est plus subtile : « l’un des secrets de Bernard Schlink provient de l’art qu’il a de raconter des histoires en superposant les points de vue de plusieurs générations sur un même itinéraire. »

 

Notre chronique audio : Les primo-romanciers un cliché usé de la rentrée littéraire