Le jour des Unes dessinées.

Saisonnalité des cahiers livres et festival d’Angoulême oblige, c’est la semaine de la bande dessinée autrement dit la semaine pendant laquelle toutes celles et ceux qui œuvrent dans le domaine de la fiction ou du reportage graphique se verront peut-être distingués. Bon, pour le Figaro littéraire ce sera plutôt les primo-romanciers au nombre de huit pour cette rentrée de janvier.

 

Pour Libération c’est le numéro tout entier qui lui est consacré comme chaque année.

Pas de photos, rien que des dessins pour un objet original ; de vraies informations illustrées par des dessins pas nécessairement satiriques. La une est dévolue à Emil Ferris dont le journal avait diffusé les premières planches durant l’été dernier et dont les histoires de monstres sont publiées chez Monsieur Toussaint Louverture.

On apprendra en une, du cahier livres cette fois, qu’un groupe dissident existe à quelques kilomètres d’Angoulême sorte de off la PFC. La Pierre Feuille Ciseaux, un collectif porté par une association dont on ne s’étonnera pas qu’elle se nomme ChiFouMi. Le principe est simple réunir des auteurs de BD et les mettre en phase pour qu’ils produisent un ouvrage collectif, ce qu’ils font. Détournement de personnage, cadavre exquis, ils appellent ça le loop, le tout sera édité nous dit Marius Chapuis mais est disponible sur le site de l’association.

L’Huma a choisi pour sa part de s’entretenir avec Stéphane Beaujean le directeur du festival qui confirme à Lucie Servin que les mangas prennent une part de plus en plus importante dans le public BD, qu’il rémunère les auteurs participants sur sa subvention CNL (Centre National du Livre) ce qui est la politique du moment, qu’il passe par-dessus les courants de geeks et qu’il est obligé d’être éclectique : « A la différence du cinéma avec Cannes et les Césars, cette absence d’alternative pour la BD en gage notre responsabilité vis-à-vis de tout le milieu professionnel. » Le cahier évoque lui aussi la figure d’Emil Ferris « monstre sacrée ».

 

Heimat, loin de mon pays sera l’entrée de Livres et idées pour ce festival. L’aventure d’une allemande qui vit aux Etats-Unis « ne se défait pas de sa honte d’être allemande » mais se retourne sur son pays natal. Ce Heimat qui fait le titre de son livre est à l’origine d’un véritable Heimweh, mal du pays mais aussi un mal de l’histoire histoire nazie à laquelle sa famille est mêlée. Du même coup elle se définit elle-même à travers une ligne graphique simple sans être naïve, comme en témoigne la couverture à la fois référence à Gaspard David Friedrich et à la modernité de la randonneuse allemande.

Stéphane Dreyfus souligne, « elle veut voir les films que ses aïeux ont vus, entendre les chansons qu’ils ont entendus » on sort là de la simple enquête pour atteindre à la puissance documentaire. Un livre qui tranche avec les recherches graphiques et scénaristiques de ses contemporains.

 

Le Figlitt s’intéresse donc au primo-romanciers de cette rentrée ; on s’étonnera de ne pas voir tant de visages poupins mais des hommes et des femmes qui ont un peu vécu.

C’est que le primo-romancier constitue à l’heure actuelle une curieuse catégorie au sein de laquelle fleurissent beaucoup de premiers romans écrits par des personnalités du monde des médias et de la culture, sans compter la politique et l’édition elle-même ; ici deux traducteurs, une éditrice, un commissaire d’exposition… Des romans certes, mais peu de véritables découvertes. Ce sera notre chronique audio de l’après-midi.

 

Dans l’édition du soir, le pêle-mêle, les portraits et la chronique audio.

Index des titres parus dans la presse de cette semaine :

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