Les unes

 

Gravité, recueillement et problèmes réels sont au menu de la semaine, on s’interroge sur les valeurs humaines et celles de la littérature.

 

Samedi Libération ouvrait la série avec le livre déjà célébré ailleurs d’Adlène Médi, 1994. Ce polar, il est édité par Rivages/Noir, retrace les aventures dangereuses d’une bande d’étudiants qui décident de s’engager contre le FIS et d’en éradiquer physiquement les militants.

Medli prend le parti des militaires même s’il n’adhère pas à leur cause ni à leurs méthodes. Ils en paieront le prix car on ne s’improvise pas militant armé et exécuteur du jour au lendemain. C’est un regard assez original sur l’histoire de ces années 90.

La possibilité de l’âme, c’est le titre du livre de Catherine Ternynck à la une de Livres et idées un mot, souligne l’auteure, qui « court à fleur de langage, il passe de bouche en bouche. Ce n’est plus un mot d’église, c’est un mot de rue. »

Elle tente un poème en prose sur l’essence de l’âme en évoquant notamment la mort de son mari mais, nous dit Elodie Maurot : «Evitant le piège de la sentimentalité elle promène son regard sur les lieux, des choses et des êtres.» et sans faire directement appel à ses connaissances de psychologue psychanalyste.(Bayard)

Des utopies dans les unes de l’Huma et LibéL, l’une imaginaire avec des relents de réels comme il se doit, l’autre réelle mais en panne d’idéal et de renouvellement, d’un côté le Calice et la corolle, et de l’autre Israël.

Avec Hors sol, Pierre Alféri chez P.O.L renoue avec la SF à la française, création d’un monde et son échec qui ne vont pas sans rappeler Barjavel pour le projet. Alain Nicolas nous en déroule très vite les éléments du scenario, une poignée de privilégiés quitte la planète mais se trouve coincée en orbite géostationnaire, dans des nacelles entre paradis et enfer, on y est libre mais que faire de cette liberté ?

C’est un peu l’interrogation d’Amos Oz et David Grossman qui publient chacun un recueil de réflexions Chers fanatiques et Dans la maison de la liberté (respectivement Gallimard et Le Seuil) orienté, nous dit Alexandra Schwartzbrod, vers la solution de la paix. Affligés de voir Israël dériver vers l’autoritarisme et s’éloigner de ses fondements tout en redoutant par ailleurs l’oubli des atrocités du XXe siècle : « c’est à croire écrit OZ que le « cadeau de Staline, de Hitler ou des militaristes japonais arrivent à la date de péremption. L’effet du vaccin partiel que l’on nous a injecté s’estompe »

 

Enfin cette question inattendue qui occupe le dossier du Figaro littéraire : Belle du seigneur : chef-d’œuvre ou fausse valeur ?

A l’occasion de la parution en « Quarto » de l’ensemble des romans du cycle Solal le journal s’interroge sur la valeur réelle de l’œuvre. Nothomb, Foenkinos, Laurence Cossé livrent un court témoignage, quant à Pascal Bruckner il revient sur son désenchantement en 1979 lorsqu’il rencontre ce vieil homme revenu de tout qui vit dans son appartement genevois. Livre à contre-courant, notamment pour son style, de tout ce qui se faisait dans les années 80, sa postérité repose sur le large cercle de ses lecteurs et admirateurs l’un n’allant pas sans l’autre.

 

Dans le pêle-mêle de l’actualité

C’est au tour d’Astrid Eliard de s’intéresser à La douce indifférence du monde dans lequel les personnages vivent dans un monde parfois flottant en tentant d’échapper à leurs plus ou moins exacts doubles. Elle y trouve son compte.

Le Figlitt remet ses prix littéraires fictifs, comme chaque année et Eric Neuhoff d’en raconter la cérémonie par le menu : un résumé de l’actualité ? Voire ! Adeline Dieudonné pour le Goncourt avec La vraie vie, le Renaudot à Thomas Reverdy, le Femina à Laurence Cossé, le Medicis pour Philippe Vasset et Stephane Hoffmann pour l’Interallié. Jullioan Barnes aura le Goncourt étranger…

Il est assez rare dans ce domaine .que les prédictions se réalisent.

Index des titres parus dans la presse de cette semaine :

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