Les unes ; colère, douleur et résistance.

Avec Lydie Salvayre, le rendez-vous des livres, le supplément de l’Huma donne une voix à la rébellion contre la médiocrité du discours d’exclusion et son recours au bouc émissaire : « Selon René Girard elle (la victime émissaire) doit présenter des caractères enviables ou odieux. Mon narrateur a les deux, il est enviable car il ne travaille pas, et son teint un peu bronzé le rend haïssable. »

Ce narrateur sera en butte à un groupe de villageois réunis au café ; face à cette situation banalement violente, un autre personnage, Augustin représente une alternative, une voie moins tragique « mais il me ferait horreur d’être dans le camp du bien. » précise l’écrivaine. Elle fait également l’objet du portrait de la semaine en dernière page du Monde des livres. Tout homme est une nuit, Seuil.

La une du Monde des Livres est consacrée à « la cartographie d’une histoire intime absolument inouïe de l’amour qui unit Nabokov à sa femme, Vera ».

Lila Azam Zanganeh rend hommage au talent littéraire de Nabokov, le couple est souvent séparé « mais dès qu’il s’éloigne, les lettres reprennent. » (Lettres à Vera, Fayard)

 

 

 

Le pêle-mêle du jour :

 

Après avoir musardé du côté de l’Histoire et des honneurs de la foire de Francfort, l’actualité critique se recentre sur les auteurs de la rentrée, avec comme une préselection de prix dans sa distribution

 

Revoici donc Sorj Chalandon, dans les pages de l’Huma cette fois. Muriel Steinmetz reprend ce récit qui s’enroule autour de la tragédie de 1974 et d’un frère comme veuf de son frère à cette occasion « L’auteur s’avoue bègue et asthmatique. La mine tout entière est au cœur du texte. On la sent respirer »

Revoici également Philippe Jaenada « il met en scène des histoires criminelles en se mettant en scène à travers elle, lancé sur toutes les pistes, les bonnes et les fausses. » On ajoutera ici qu’il dépasse le fait divers pour s’intéresser avec Georges Arnaud à une figure de l’écrivain (relativement) inédite le romancier-assassin, la figure ne tenant pas compte de la réalité. On retrouve aussi Sarajevo et Jakuta Alikavazovic dont les héros se cherchent « dans un univers fait d’incertitudes, de traces et de vestiges comme le dit Thierry Clermont dans le Figlitt L’avancée de la nuit, L’Olivier. On retrouvera Kaouther Adimi et Nos richesses, livre dédié à la lecture et à l’éditeur Edmond Charlot dans les pages de Livres et Idées.

 

Côté auteurs d’ailleurs on notera que Jonathan Safran Foer avec Me voici (L’Olivier) « qui parle selon Bruno Corty de l’édifice du mariage lézardé par trop de silences, de non-dits, d’habitudes confortables et rassurantes, de mensonges » mais aussi toutes sortes de péripéties continue de fasciner les critiques épris

On rencontre également JCO dans les pages du Figlitt, JCO ? Joyce Carol Oates, où est-elle pour Astrid Eliard ? « Si la réponse nous échappera toujours, sa quête est étourdissante, comme de cheminer dans un kaléidoscope où se projetteraient à l’infini, les identités de Joyce Carol Oates. »

Si Paysages perdus (Philippe Rey) est son texte autobiographique attendu, le cahier de l’Herne qui lui est consacré et La princesse Maïs et autres cauchemars (Philippe Rey) achèvent de dessiner un portrait à la fois inquiétant et séduisant de l’écrivaine. « Et pour couronner le tout ses descriptions de New York sous la neige sont des perles «  nous dit Virginie Bloch-Lainé à propos de C’en est fini de moi (Gallimard) le roman  d’Alfred Hayes. Sur l’intrigue, un scénariste succombe à un amour violent rien de bien nouveau, mais visiblement un ton new yorkais inimitable.

Le côté des chroniqueurs :

Retour gagnant pour Jaenada qui provoque l’admiration du chroniqueur attitré de l’Huma, Jean-Claude Lebrun « Un régal de lecture qui mine de rien reconstruit la figure contrastée de Girard » nous dit-il, peut-être un peu long.

Et aussi pour Béatrice Beck dont le livre Noli édité par Le Chemin de fer, retrace l’histoire d’amour avec une professeur de littérature de l’université de Laval au Québec. « Mais attention on n’est pas ici dans un roman de campus(…) dans ce roman autobiographique ponctué de rêves éloquents, d’allers-retours entre la France et le Québec, se joue un drame secret, celui d’une femme profondément empêchée, éprise d’intangible et qu’intimidait jusqu’au viscère du cœur. »

Retour perdant en revanche pour François-Henri Désérade dans la chronique d’Etienne de Montety. Le critique est agacé de ce que l’auteur ne parle, finalement que de lui : « C’est qu’il aimait parler, Gary, surtout de lui » dit FHD « Ca leur fait toujours un point commun » réplique de Montety et cela le conduit même vers l’humour potache.  « il paraît qu’il pratique assidûment le hockey sur glace. C’est donc ça, même son livre patine. »

 

Index des titres des livres cités dans la presse de cette semaine :

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