Les Unes   Cette semaine on s’éloigne de l’actualité en attendant la déferlante des prix d’automne. L’occasion de revenir sur des textes ou des écrivains marquants, voire de laisser la parole directement aux historiens.   Pour LibéL, après les géographes, voici les historiens ou peut-être les deux à la fois après tout, puisque ce jeudi le cahier livre s’ouvre par un article de Pap N’Diaye consacré au livre de Jessica Bruder, Nomadland paru aux éditions Norton (non traduit). Il s’agit d’une lecture critique qui rend compte d’un livre consacré aux travailleurs itinérants aux USA aujourd’hui et qui dépasse l’image du hobo vagabond romantique pour montrer par exemple comment Amazon utilise ceux-ci dans son modèle économique, notamment les seniors, qu’il amène à vivre sur les parkings de ses entrepôts.   Histoire aussi mais façon selfie pour le Figlitt qui annonce pour ses 70 ans : un ensemble de manifestations et de performances est prévu dont un cadavre exquis rédigé par soixante écrivains. On trouve bien entendu un édito de son actuel directeur Eric de Montety, mais aussi un rappel de son histoire par Bruno Corty, jusqu’à la reproduction d’un article de François Mauriac à relire absolument, consacré à Sagan « un charmant petit monstre de dix-huit ans. Le dévergondage de l’adolescence féminine, plaie d’une époque où les plaies ne se comptent plus. »   L’Humanité consacre sa une à l’entrée de Philippe Roth dans la « Bibliothèque de la Pléiade », ce qui est une manière d’entrer dans l’Histoire, bien française, évidemment. Philippe Jaworski son préfacier accorde un entretien à Muriel Steinmetz. Enfin, retour de l’histoire sous une nouvelle forme avec Le journal d’Anne Franck adapté et l’on a envie de dire adopté par Ari Folman (Valse avec Bachir) et dessiné par David Polonsky « Avec un art consommé de l’éllipse, les auteurs résument parfois, en quelques traits ce que la diariste a décrit plusieurs fois dans son récit » comme le souligne Stéphane Dreyfus pour La Croix. Calmann-Lévy le publie et édite par ailleurs l’intégrale du Journal.     Le pêle-mêle de la semaine.   L’Humanité et son cahier le rendez-vous des livres profite de sa Une accordée à Roth pour évoquer quelques-uns des auteurs américains « phares » de la rentrée. On retrouve donc Don de Lillo avec ZeroK (Actes Sud), et ses héros  qui doivent « se défaire de toute notion de temps, de personnalité pour devenir un de ces « humains anhistoriques » ». Mais aussi Underground Railroad (Albin Michel) de Colson Whitehead, épopée consacrée aux réseaux de fuite des esclaves aux Etats-Unis et enfin un livre dont on commence à parler Hillbilly Elégie aux éditions Globe : récit autobiographique de JD Vance « livre aussi sincère que déstabilisant. Parce qu’il décrit l’intérieur d’une réalité que l’on ne veut pas voir. Parce qu’il bouscule les certitudes sur la reproduction des inégalités et les moyens de les combattre. » (Sophie Joubert) L’auteur, un avocat passé par les marines et Yale présente l’Amérique blanche déclassée dont il est issu, presque un cas d’école pour qui voudrait saisir la vie de l’électeur moyen de Trump et un exemple de résilience.   L’auteur des sommets. Avec le Figlitt aujourd’hui, Paolo Cogneti qui a eu le droit aux hommages de l’ensemble de vos cahiers livre (portrait en dernière page du MDL). La relation intime de cet auteur avec la montagne – qui lui fait observer qu’il existe des altitudes idéales pour chacun d’entre nous  et qu’il faut trouver la sienne, l’amène à s’imposer naturellement Thierry Clermont du Figlitt le dit « En résumé : une grande fugue, tout en nuances et en ornements, jouée par un solitaire fasciné par l’ivresse des cimes. » Index des titres cités dans la presse de cette semaine :

cliquez ici pour télécharger

Auteurs4