Les unes de la matinée

 

Retour à des préoccupations moins urgentes cette semaine et aux prédilections de chacun.

 

Le ton était donné samedi avec la une consacrée par LibéL aux lettres de Nabokov à sa femme,  lettres qui constituent une véritable œuvre littéraire comme le souligne Mathieu Lindon « L’amour est inventif, Nabokov était inventif, nabokov amoureux était extrêmement inventif.«  Car, outre les nombreuses déclarations d’amour renouvelées on y lit de très nombreux portraits aux traits parfois piquants(à propos d’un traducteur « J’ai peur que cet idiot ne se vexe pas ») et l’on suit l’intimité de cet exilé permanent qui ne parvient jamais à retrouver sa Russie même à la fin de sa vie « Comme le jouet vendu avec une clé, tout est déjà enveloppé dans la mémoire et sans elle, rien ne bouge. » Thierry Clermont du Figlitt n’apprécie pas l’initiative : « Fallait-il publier une correspondance privée et destinée à le rester ? La réponse est dans la question. »(Lettres à Vera, Fayard).

Du côté de L’Humanité c’est la nouvelle traduction de la Divine Comédie qui est à l’honneur (Seuil, « Le Point »). A lire, l’entretien accordé par René de Ceccatty au journal, « il faut oser donner son propre ton. Il ne faut certes pas s’interposer avec sa personnalité et faire écran, surtout si l’on fait écran à un génie comme Dante. Mais l’idéal est que la sensibilité du traducteur fasse un pont entre l’univers de l’écrivain qu’il traduit et celui du lecteur.»

 

Tropismes !

Jésus est en Une de Livres&Idées le supplément de La croix, c’est assez peu surprenant. Notons qu’il s’agit d’une encyclopédie qui lui est consacrée et qui fait le point sur le personnage, la figure et le symbole en lien avec les découvertes contemporaines, de l’archéologie à la paléographie. (Jésus.Une encyclopédie contemporaine,Bayard)

 

Le Figaro aimerait bien faire école. Entre le livre de Luc Ferry et Alain Boissinot La plus belle histoire de l’école, qui veut à tout prix que l’école soit un héritage de toutes les traditions (Athènes, Rome, Jérusalem) et veut que les hussards noirs ne soient pas si enviables que ça et le dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson réédité en « Bouquins», les critiques du Figlitt voient partout la condamnation du pédagogisme actuel . Virgini Subias Konofal avec son Histoire incorrecte de l’école aux éditions du Rocher va dans le même sens en expliquant que les sources sont multiples et que, par exemple, ce n’est pas Ferry (Luc) mais Guizot qui a créé le modèle de cette école Républicaine.

 

Le pêle-mêle du matin

 

On peut encore écrire sur Romain Gary. Avec Un certain M. Piekielny, François Henri Désérable attire notre attention sur ce personnage prétendument réel dont Gary fait mention comme son voisin de Vilnius mais que l’auteur pourchasse en vain. Ce livre fait moins de bruit que d’autres mais  son « style est séduisant qui mêle plusieurs registres » nous assure Jean-Claude Raspiengeas.

Après  Le Figaro et La Croix c’est au tour du Rendez-vous des livres de distinguer Véronique Olmi (Bakhita, Albin Michel) et Brigitte Giraud Un loup pour l’homme Albin Michel.

 

Le dossier M continue sa carrière de roman fleuve ou de chronique tornade, on ne sait plus trop ; Patrick Grainville s’y est collé pour le Figlitt « La méthode Bouillier allie spontanéité galopante et procrastination calculée », de spécialiste à spécialiste. Avec Trois jours chez ma tante,Yves Ravey pourrait recevoir le Goncourt nous dit, toujours dans le Figlitt Mohammed Aïssaoui, Weyergans l’a bien eu pour Trois jours chez ma mère. « d’autant que le roman d’Yves Ravey est bien meilleur que le récit dépressif de Weyergans ». Plus précisément il a « écrit là un roman rafraichissant, avec cette simplicité qu’il élève au rang d’art. »

Index des titres cité dans la presse de cette semaine

Auteurs3

 

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