DES UNES DE CHOIX
Kamel Daoud fait la Une de l’huma avec un personnage de double biographique, Zabor, surnommé « celui qui n’arrêtait jamais de lire » et livre presque sans contrôle au pouvoir de la l’écriture « noircissant des milliers de pages, volant ses titres aux plus grands auteurs Zabor est l’homme aux mille et un livres ». Le héros représente par ailleurs un certain type d’écrivain fasciné par la musique et le pouvoir des mots. Zabor ou les psaumes Actes Sud.
L’Algérie fait aussi la une du Figaro littéraire qui titre Le roman de l’Algérie continue. Le cahier introduit à quatre romans et si l’on retrouve deux noms plébiscités par la rentrée Alice Zeniter avec L’art de perdre et Kaouter Adimi avec Nos richesses (Seuil).
On découvrira également Le premier homme, l’adaptation en bande dessinée réalisée par Jacques Fernandez (né à Alger) du roman de Camus (Gallimard BD) ainsi qu’Un loup pour l’homme de Brigitte Giraud (née à Sidi Bel Abbès) ; « l’entreprise était périlleuse tant sont grands les risques de pathos, de manichéisme ou de naïveté sur un sujet qui mérite un peu de profondeur et d’intelligence. La romncière a relevé le défi avec une immense intelligence et une tenue de récit qui force le respect nous dit Mohammed Aïssaoui » à propos de ce roman consacré à la guerre d’Algérie.
Du côté de La Croix, c’est la lutte sociale qui occupe la une avec Des châteaux qui brûlent (Verticales) – qu’on se rassure il a fait aussi la une de l’Humanité avec un entretien (24/08). Antoine Perraud souligne la pertinence de son analyse et le fait que l’auteur est sincère dans sa démarche : « Arnaud Bertina dont la prose ne se veut ni vampire ni paravent de ce qui fermente, mais voudrait accompagner le réel effervescent, l’épauler sous le couvert de le détecter, en décrire les contours en en respectant le cours. » Ce récit d’un conflit social avec séquestration d’un secrétaire d’État évite le manichéisme de l’aveu même de son auteur.
Enfin, le petit supplément du jeudi de Libération s’ouvre sur la figure de Jean-François Bizot au propre comme au figuré puisqu’il est saisi par le cliché à son bureau ; L’inclassable, c’est le titre de la biographie que lui consacrent Marina Bellot et Baptiste Etchegaray (Fayard).
LE PÊLE-MÊLE
La rentrée se poursuit donc avec des auteurs et des livres qui poursuivent leur carrière. ; pêle-mêle Véronique Olmi récipiendaire du prix FNAC, son portrait est en dernière page du Figlitt de cette comédienne puis dramaturge puis romancière, sans cesser d’être dramaturge.
Après LibéL, Patrick Kéchichian pour La Croix rend hommage au roman consacré par Jean-Luc Coatalem à Victor Segalen : « posons-nous d’abord une question certes secondaire mais qui permet de situer la nature de ce livre : faudra-t-il le ranger dans sa bibliothèque à la lettre S comme Segalen ou à la lettre C comme Coatalem. Convenons, pour simplifier que les deux options sont légitimes.» Tant est grande à la fois la liberté de ton et la fidélité au modèle (Mes pas vont ailleurs, Stock).
Après le supplément livre de La Croix et celui du Monde, le livre de Colson Whitehead semble devoir marquer la rentrée « le récit est sobre et sans effet de stylo nous dit Bruno Corty du Figlitt. Underground railroad Albin Michel. Chantal Thomas et la curieuse autant que poétique évocation de sa mère en nageuse Souvenirs de la marée basse Seuil, est présente dans le même supplément et, transition facile, Joël Baqué « qui fut le plus jeune gendarme de France avant d’embrasser la carrière de maître nageur chez les CRS » comme le rappelle Muriel Steinmetz est dans l’Humanité. Son roman, car c’est aussi un auteur P.O.L, La fonte des glaces raconte le parcours improbable d’un homme qui part de l’adoption d’un manchot empereur empaillé et va jusqu’au voyage en Antarctique. La tentation est grande d’écrire et bien d’autres encore tant cette actualité foisonne.
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