Cette fois c’est bien la fin de la période de rentrée littéraire, les prix distinguent quelques-uns des auteurs dont on parle depuis le début de l’année…j’écoute la suite sur le teaser audio !

 

 

Les Unes

Des titres de une variés, portraits et sujets de dossiers littéraire moins en prise avec l’actualité éditoriale immédiate.

 

C’est la vie ordinaire des gens qui m’intéresse et m’émeut dit Russell Banks en Une de l’huma et qui rappelle à l’occasion de la nouvelle édition et nouvelle traduction de Continents à la dérive (Actes Sud) « si le livre ne change pas, la langue, elle, se modifie. » Il en profite pour distiller quelques vérités (les siennes) sur l’écriture : « On n’écrit pas un roman parce qu’on a de l’affection pour une classe, une origine ou un genre, mais parce qu’on est lié à un individu ». On ne s’étonnera pas de découvrir en Une de Livres & Idées une recension des Premiers écrits chrétiens en « Pléiade » ;  Élodie Maurot le dit : « proche et lointain,voilà comme nous apparaît le christianisme que ces textes déploient. » Elle relève à la fois la personnalité de ces pionniers « Il faut dire qu’ils sont suspects ces chrétiens qui refusent de sacrifier à l’empereur » et leur identité spirituelle dans l’empire romain « Les efforts des chrétiens consistent « à se distinguer des juifs tout en se glissant dans des catégories admises par les païens » » Le titre La jeune pousse chrétienne.

Contraste assuré avec le Figaro Littéraire qui annonce Proust Un malade de génie. À l’occasion de quelques livres qui évoquent son apport à la science (Le professeur Marcel Proust  Gallimard) sous la plume du professeur lui-même, François-Bernard Michel ou sa famille À la recherche de Robert Proust de Diane de Margerie (Flammarion). Tchékhov, l’humanité contagieuse pour Libération livres de ce samedi. Il s’agit de mettre en avant la personnalité de l’écrivain dont Philippe lançon s’attache à tracer le portrait, tel qu’il se dégage de sa correspondance (Vivre mes rêves, Bouquins.) Il relève que « l’une des émotions qu’on éprouve en lisant ces lettres est le sentiment de transmission qu’elle donne ». Voici donc venu le temps de la redécouverte des grands écrivains. La Montagne magique réenchantée en une du Monde des livres. C’est une redécouverte, autrement dit une retraduction pour Nicolas Weil très enthousiaste *.

 

 

On en parle encore.

Il reste quelques auteurs dont on parle bien que l’actualité de rentrée commence de s’évaporer…et voici le mois américain !

François Vallero dont les talents de chef avaient été eclipsés par ceux de Marie NDiaye revient dans L&I  et le MDL avec Un dangereux plaisir (Viviane Hamy). En alliant cuisine et érotisme, sans exclusive cependant Vallejo poursuit son chemin « avec un style de grande tenue au service d’histoires qui dérivent vers la folie douce (Raspiengeas) », « C’est peut-être à la rigueur par l’économie (domestique ou domestiquée) plutôt que par le politique, qu’on arriverait à comprendre la fascination qu’exercent les textes de Vallejo. » (Loret). Michel Bernard et ses Deux remords de Claude Monet (La table ronde) attire également l’attention de Xavier Houssin (MDL) qui souligne la délicatesse de l’auteur « troublante puissance d’évocation, profondément enracinée dans la connaissance de la vie de Monet et de son époque. »

Effet du tassement de l’actualité de rentrée, l’Amérique arrive en force.

Russel Banks inaugure le défilé des écrivains américains de ce mois-ci suivi de près par Ben Lerner avec 10:04 (si, si, c’est le titre!) qui représente pour sa part le roman intellectuel New yorkais.(L’Ollivier) Le héros, pris dans l’ensemble des possibles de l’écriture explore ceux-ci sans distinction temporelle habituelle, il parvient néanmoins à faire tenir son récit.* i

l reste également des représentants de l’Amérique rurale, presque sauvage et perdue avec Yaak Valley, Montana que Macha Séry du MDL et Christophe Mercier pour le Figlitt ont apprécié. « C’est triste,brutal, souvent sordide de même qu’émouvant » dit la première, tandis que le second prévient : « L’Amérique de Henderson est un lieu de violence dans lequel les idéaux des Pères fondateurs  sont devenus des caricatures dévoyées d’eux-mêmes. » Les deux critiques s’accordent à reconnaître la justesse des personnages et notamment celle du héros éducateur des services sociaux occupé à chercher des solutions d’insertion pour les autres tout en cherchant à se sauver lui-même.(

 

Du côté des chroniqueurs.

Cette semaine les chroniqueurs disent ce qu’ils ont aimés mais aussi ce qu’ils détestent.

Par exemple Bruno Frappat est effondré par sa relecture de la Condition humaine le livre adulé de ses études  (encore « La Pléiade ») : « La caractéristique d’un chef-d’oeuvre est de tenir la distance. Ce n’est pas le cas de ce roman-là. » Pourquoi ? « roman interminable, embrouillé, un scénario d’une complexité recherchée. » Pourquoi ? « les personnages ont des contours flous » Comment ? « leur esprit s’érode sans cesse sur les aspérités des événements qui les engloutissent. » Bien, et maintenant que nous faut-il apprendre de plus sur ce livre décevant ? Il a reçu le prix Goncourt en 1933. Etienne de Montety n’aime pas le nouveau roman d’Alexandre Jardin (les nouveaux amants, Grasset). «il s’amuse propose le critique, et peut-être même se moque de nous. » mais non, il est sérieux et c’est donc une catastrophe pour cet auteur « qui n’a pas encore choisi entre le monde d’Eric-Emmanuel Schmitt et celui de Nabokov. »Sous le titre L’âge du parpaing, Eric Chevillard célèbre le lère de Fanny taillandier (PUF). Le nom de l’éditeur suggère un travail sscientifique. Mise au point : « La narration est confiée au chroniqueur anonyme d’une horde d’humains nomades errant seuls sur une terre ravagée par une guerre ou un cataclysme. » Où survivre ? Dans un lotissement ! : Fanny Taillandier emprunte à tous les registres des stances au jeu vidéo, des faits divers à la publicité, pour saboter veut retourner les discours normatifs. »