Dans l’attente de la grande semaine des prix l’actualité continue de se diluer qu’on en juge à travers les unes, parfois surprenantes comme celle que le Figaro consacre à DOA, en développant son dossier sur ce nouvel et grand auteur de la scène polar-Thriller…

 

Les unes :

C’est donc DOA qui ouvre le Figaro littéraire Un maître du roman noir ; son talent d’écrivain fleuve est mis en avant par Sébastien Lapaque qui l’inscrit (ainsi que son directeur de collection Aurélien Masson) dans une tradition contemporaine à base d’Ellroy et de Dantec : « Il y a beaucoup de routes qui ne mènent nulle part, dans les livres de très haute intensité métaphysique de DOA, et beaucoup de tueurs sur ces routes. » Voilà pour le décor. L’essentiel de l’action se déroule en pays pachtoune, c’est sans doute pour cela que l’on pourrait évoquer davantage l’univers du thriller. Le Monde des livres s’ouvre sur un numéro spécial lié à l’un de ses partenariats, donc cette fois c’est la philo avec la question de l’héritage : Hériter et après ? Premier papier de Georges Didi-Huberman, entretien avec Michel Deguy et programme des rencontres sur quatre pages. Mathias Enard, l’écrivain en chef  nous dit La Croix (Livres & idées), l’écrivain reçoit sur une péniche (qui fait aussi résidence d’artiste) quelques convives à qui il fait à manger. Est-ce encore de l’actualité littéraire ? « Judas, le seul, le premier et l’unique chrétien » citation d’Amos Oz ouvre Le rendez-vous des livres, cahier de l’Huma. Plaisir de la provocation ? Non, l’écrivain développe sa théorie d’un Judas voulant à tout prix que Jésus réussisse à rentrer dans l’Histoire quitte à le sacrifier. Une manière de se battre, comme on dit, à fronts renversés. Kenzaburo Oé avait fait la une du libé édition samedi pour la parution de  quelques-unes de ses œuvres en Quarto et même s’il ne s’agit pas de Pléiade, dit « c’est peut-être le plus beau cadeau de ma vie, que mon œuvre sorte dans cette collection. Il insiste sur la continuité qu’elles représentent et revient dans une interview sur sa vie, celle de son fils Hikari en mélangeant remarques positives

On continue d’en parler…

Cette semaine nous nous pencherons comme chaque année sur Le Figaro Littéraire qui remet ses prix. Jury composite, Figaro et grands hebdomadaires dans l’ensemble. Et, comme d’habitude ceux-ci vont à des auteurs de la rentrée dont on parle, par exemple Jean-Paul Dubois est le Goncourt pour La Succession, Benoît Duteurtre le Renaudot avec Livre pour adultes au titre provocateur. Fémina pour Chanson Douce de Leïla Slimani, Médicis à Catherine Cusset avec L’autre qu’on adorait. Voici donc les écrivains qui auront laissé une trace dans cette rentrée Quant Cédric Gras avec Anthracite (Stock), on peut dire qu’il est mis en avant grâce à cette sélection.

Et comme toujours ce seront d’autres qui l’auront, ou les mêmes dans un ordre différent. Le Fémina était ainsi attribué quelques heures après la parution du quotidien à Marcus Malte pour Le garçon en récompensant ainsi le travail d’une « jeune maison d’édition, Zulma. Allons bon, voilà que les jurés des prix font preuve d’originalité !

 

Du côté des chroniqueurs ;

On relèvera cette semaine la question d’Eric Chevillard « Qu’est-ce qu’une vie sinon une collection de souvenirs ? (…) Même s’il s’agit d’antiquités riches de toute la mémoire du monde, celui qui les convoite et se les approprie ne fait encore rien d’autre que de raconter sa propre histoire. » Voici pour le dernier roman d’Arto Paasilina ; écriture joyeuse mais le roman renvoie à des histoires sérieuses voire dramatiques. (Le dentier du maréchal, Madame Volotinen et autres curiosités (Denoël « & d’ailleurs). Hommage paradoxal de Bruno Frappat au livre d’Aude Lancelin Le monde libre (Les liens qui libèrent). « Ses cibles n’en mourront pas » dit le chroniqueur à propos des révélations de sa consoeur relativement à la mainmise des bailleurs de fonds sur la presse de gauche en l’occurrence. Mitigé le chroniqueur avoue sa distance : « Trop rebelle pour être vraie, ingérable comme on dit dans les équipes au sujet de ceux dont la tête dépasse. » côté positif ; côté négatif, « absence d’amitié confraternelle, par la méchanceté, la bassesse de certaines attaques et l’excès que répandent chaque ligne, chaque paragraphe, chaque chapitre. ». Etienne de Montety écrit sur le livre de Benoît Chantre Les derniers jours de René Girard (Grasset). « L’œuvre de Girard a ceci de passionnant pour nous qu’elle s’enracine dans la littérature. » Chronique acide (au moins) de François taillandier à propos de l’affiche intitulée Ils arrivent à Béziers ; il faut donc lire l’Huma pour trouver ce commentaire : « je dis que vous commettez une infamie, une trahison, je dis que vous prostituez et salissez comme un porc les motifs que des millions de chrétiens sincères ont pu trouver, au fil du temps pour croire et pour espérer. »