Cette semaine c’est l’ensemble de la vie intellectuelle qui fait événement avec l’ouvrage en deux forts tomes que lui consacrent les éditions du Seuil. Il reste que les écrivains…J’écoute la suite !

Unes et dossiers :

Pour le Figaro littéraire, le sujet du moment c’est l’apocalypse ou le roman post apocalyptique si l’on veut, sous l’impulsion d’Emily saint John Mandel qui dépasse la disparition de l’humanité pour se concentrer « sur le passé de ses personnages ». « C’est l’humain qui l’intéresse nous dit Bruno Corty, les rapports de famille, de couple. Tout ce qui se noie, se perd dans la frénésie de travail, de consommation de nos sociétés qui se pensent éternelles.»

D’une manière générale Emmanuelle Pirotte avec De profundis (Bruxelles dévastée), Philippe Forest avec Crue (Une grande crue transforme la ville en marqueterie aquatique comme en 1910 – dixit Patrick Grainville, Gallimard) ou bien encore Anna de Nicola Annamaiti (Grasset) ne s’arrêtent pas aux dégâts –  peut-être que d’une certaine manière cela ne nous suffit plus au regard des pertes de notre monde-  mais interroge partout l’humanité, sa permanence et ce qu’il est convenu d’appeler de nos jours sa résilience.

Edna O’Brien avec Les petites chaises rouges (Sabine Wespieser) ouvre le Monde des livres. Nul doute que l’on reparlera de cet ouvrage qui prend source dans la réalité de l’affaire Karadzic. Et la Une de libé ?

Ils continuent leur carrièreLaurent Gaudé est en Une du supplément de La Croix, Livres et Idées et fabienne Lemahieu aime cet « ample et funeste chant épique qui ne célèbre pourtant la gloire de personne. » et qui fait sien chefs de guerre et trio romanesque contemporain. Il y répète  quant à lui son goût pour « un humanisme combatif» (Actes Sud).

Continuer de Laurent Mauvignier a droit, lui aussi aux honneurs de ce supplément. Patrick Kéchichian y souligne l’art de l’auteur « à déplacer presque à marginaliser ce point de départ (le voyage d’une mère et de son fils) afin de se laisser déployer le destin dramatique de l’héroïne.

Pour l’Huma c’est Règne animal  de Jean baptiste del Amo qu’il convient de célébrer, celui qui, selon Muriel Steinmetz « décrit avec une âpre tendresse l’existence d’hommes et de femmes à peine arrachés à la boue matricielle ». Lui aussi survole les générations « du début à la fin du XXeme siècle impliquent cinq générations de gens de la terre du Gers. » C’est aussi et surtout un écrivain de la terre qui « n’omet pas de donner à sentir au plus près le cycle immuable des labours, des semailles et des moissons »

La sainte famille épithète remise en question par Florence Seyvos continue aussi son chemin dans les colonnes critiques. On ne se débarrasse pas si facilement de ce thème, central dans la littérature et toujours renouvelé par la douleur (L’Olivier).

Quant à Jean-Paul Dubois, il est le héros de la chronique d’Etienne de Montety pour la profondeur sous l’apparente désinvolture : « Paul apprend qu’Adrian Katrakalis aidait ses patiens à mourir ; cette pratique, doit-il la reprendre comme on reprend une clientèle ? C’est peut-être là le le centre et le sommet de ce livre inclassable »