La chronique audio : l’actualité et les anniversaires.(à écouter)

Les unes

Shakespeare, objet de tous les fantasmes pour la Croix,  Cervantès, la modernité mise en abîme pour l’Humanité, cette semaine les deux quotidiens reviennent aux fondamentaux.  C’est évidemment pour leurs anniversaires (400 e) que ces deux auteurs sont distingués : celui qui connaîtra « un succès tardif mais plus profond que celui des grandes figures littéraires du siècle ,d’or espagnol » (dixit Jérôme Skalski) et celui dont tout le monde doute de l’identité mais après tout Molière est-il l’auteur de ses pièces ?

Souvenir d’en France le retour de Martin Winckler annonçait LibéL ce samedi à propos d’Abraham et fils. « Pour la première fois depuis dix ans, j’ai le sentiment que les choses peuvent bouger. Elles risquent de bouger brutalement. »

Plus généraliste, le Figaro littéraire propose de rendre hommage aux libraires ; Mon libraire bien aimé s’intitule donc  son dossier et de souligner que le rôle du libraire va bien au delà de celui du commerçant ordinaire.

Christophe André (essayiste et psychiatre) développe dans un entretien avec Françoise Dargent et Mohamed Aïssaoui les vertus de la fonction de libraire : « Je crois que parmi toutes les raisons qui font qu’on aime bien le libraire, il existe également une dimension politique : c’est un espace de contre-pouvoir par rapport aux valeurs marchandes de la société, par rapport aux aspects superficiels de la vie, au bruit, au stress. » Une sélection de livres concernant le sujet sont en référence dont ce curieux Propos cocasses et insolites entendus en librairie (Jean Campbell, Editions BakerStreet ), un genre des brèves de comptoir pour librairie, traduit de l’anglais car impensable en France, bien entendu. Enfin, un dur en une du MDL, Don Carpenter, poète de bar nous confie Frédéric Potet à propos du livre de celui-ci Fridays at Enrico’s traduit et c’est souvent le cas du polar par Un dernier verre au bar sans nom.

« Mes cinq à sept avec Hammet » pour le Libération de ce jeudi,  en forme d’aveu, confidence faite au journal et à sa spécialiste du roman noir, Sabrina Champenois par l’éditrice (très fidèle) du romancier, Nathalie Beunat. Il ne s’agit pas seulement de traduire et de défendre un auteur en lequel on croit mais d’appartenir à un club de thuriféraire (écouter la chronique).

Dashiell est aussi présent dans le Figlitt, « à part et doublement à part », nous dit Sébastien Lapaque, à la fois connu dans les collections populaires et malheureusement confiné à cet univers, tandis que son style en fait un diamant. On retrouve également dans cet article, un éloge de Nathalie Beunat  interprète supérieurement qualifiée. Elle est présentée comme celle qui a sauvé les oeuvres d’Hammett des ciseaux de Duhammel, le couturier démembreur de la Série Noire. Mais il fallut attendre plus de soixante dix ans pour que ces belles infidèles dopées à l’argot de Pigalle et de Ménilmuche soient revues par Nathalie Beunat et Pierre Bondil. 

 

Par ailleurs dans la presse.

 

Assez curieusement, sans remettre en question les qualités de l’auteur, le livre que Daniel Rondeau consacre à la boxe continue à éveiller l’intérêt. Comme le rappelle Jean-Louis Le Touzet dans le LibéL, l’écrivain de 67 ans est devenu un boxeur à part entière et le Figlitt est salué par son confrère : une très bonne interview nous dit-il qui rappelle également « on joue au foot, au tennis, mais on fait de la boxe » (Boxing-club, Grasset).

 

Côté chroniqueurs

 

Eric Chevillard a bien aimé Une chance unique d’Erwan Desplanques (L’Olivier) , recueil de nouvelles assez subtil au ,moins dans sa composition, facile à organiser une recollection de ses propres textes : « Un recueil de nouvelles est pourtant bien un livre qui doit avoir son rythme, sa cohérence, une certaine forme de progression dramatique, au même titre qu’un roman. » et aussi « l’écriture d’Erwan Desplanques est sans esbrouffe », ni pour ses personnages envers lesquels, nous dit le critique il éprouve une bienveillante cruauté à moins que ce ne soit le contraire.

Mathieu Lindon s’intéresse…aux Bidochon, en tant que symbole avant tout néanmoins.  Symboles de la médiocrité humaine. Ce « couple préféré des français » repose sur 40 ans de bande dessinée(Il était une fois les Bidochon, 40 ans de bonheur absolu, Fluide glacial). Allons z’enfants… d’Yves Gibeau sert de support à la chronique de Bruno Frappat qui évoque la vie d’un enfant de troupe et sa haine de la guerre. (Le Dilettante). Ce livre a connu un grand succès en…1952. Antimilitariste, le héros du livre comme son auteur sont néanmoins liés à la guerre et solidaires des morts pour rien. Enfant de troupe privé d’enfance mais pas de mémoire fraternelle conclut-il.

Etienne de Montety a aimé  les fonds noirs, roman qui n’évoque pas la mine mais les placements risqués (dark pools) propres à séduire des investisseurs qui ne reculent pas devant des placements douteux. Camille de Villeneuve, l’auteur, en profite pour donner quelques aperçus du monde de la mode et de l’art. (L’Arpenteur).