Une semaine plus mince pour cause de grève des imprimeurs ; les livres sortent néanmoins et les chroniqueurs ne raccrochent pas les gants.

 

Auteurs dits étrangers, poésie, identité littéraire, les sujets de réflexion et d’engagement se multiplient ces dernières semaines pour vos critiques… la suite sur la pastille audio !

 

Les Unes…

Ne sont pas très nombreuses cette semaine pour cause de grève. On notera que le Monde des livres a déjoué l’arrêt du travail des imprimeurs en prenant un jour d’avance pour la publication de son cahier livres ; c’est donc Annie Ernaux qui fait l’ouverture avec Mémoire de fille un texte, nous dit Raphaëlle Leyris qui l’introduit, « d’une précision et d’une puissance fascinantes, qui restitue au plus près les sensations physiques et les émotions d’une adolescente de cette époque (La France de de Gaulle)». Elle retrace sa naissance à l’écriture, sa transformation en personnage elle  de sa propre fiction je.

 

Par ailleurs dans la presse, nous avons coutume de dire ici que des livres continuent leur chemin, tranquillement :

certains connaissent cependant des coups d’arrêt, ainsi du dernier livre de Pierre Lemaître que Bruno Frappat avait apprécié. Trois jours et une vie n’a pas plu (mais alors pas du tout) à Sébastien Lapaque du Figlitt : « La plupart des lecteurs du Figaro littéraire se figure probablement que les critiques occupent une situation avantageuse : ils reçoivent gratuitement des piles de nouveautés et sont rétribués pour les lire et en rendre compte (…) ils ne mesurent pas, hélas, à quel point le bonheur du critique reste rare, puisque avant de trouver l’excellent il lui faut avoir lu de très mauvais livres. » Voici pour l’introduction dont on voit tout de suite qu’elle ne débouchera pas sur une critique positive. Après avoir souligné la fadeur de l’intrigue remarqué que le prix Goncourt souligne sa dette à Simenon « Il n’aurait pas dû se donner tant de peine : il ne doit assurément pas grand- chose au génial maître liégeois » SL achève « Mon Dieu rendez-nous des écrivains ! »Nul doute que, de son côté, l’auteur aura des choses à dire sur la critique, le débat reste ouvert.(Albin Michel). C’est mieux pouryiu

 

Côté chroniqueurs

cette semaine c’est Éric contre Érik, Chevillard contre Orsenna et là aussi, ça grogne. Après avoir conseillé à l’auteur de s’adresser à l’un de ces éditeurs qui proposent aux personnes âgées de publier leurs mémoires « Papi raconte ou Ce que je retiens de la vie », le critique fait un sort à L’origine de nos amours. « Récit sans fioriture et même sans aucun style, complètement anecdotique pour tout infortuné n’ayant pas été engendré par cet homme dont nous ne doutons pas une seconde qu’il fut fort aimable et attachant. »(le père de l’auteur). Après avoir cité quelques passages qui laissent effectivement un peu rêveur le critique de conclure à propos de l’auteur qui se « réclame sans vergogne de la littérature latino-américaine » et critique le Nouveau Roman : « Raccourci théorique saisissant que peut sans doute se permettre malgré tout un écrivain capable de tricoter 280 pages avec un fil d’encre aussi mince. » (Stock)

Etienne de Montety a, pour sa part, aimé le Caryl Ferrey consacré au Chili, au Santiago d’aujourd’hui, ses bas-fonds un livre noir par excellence qui s’inscrit dans la semaine de la littérature policière. (Gallimard)