Plus de 20 ans après son best-seller mondial le dieu des petits riens , l’écrivain Arundathi Roy nous transporte à nouveau dans une Inde de fiction à travers son dernier roman, le ministère du bonheur suprême, paru aux éditions Gallimard.

Le destin d’un personnage né hermaphrodite -Anjum- nous fait découvrir de l’intérieur la fascinante caste des hijras du vieux Delhi. Ces êtres à la fois redoutés et respectés dont l’ambigüité sexuelle justifie dans la tradition hindoue un statut à part : parias basculant parfois dans la prostitution mais bénéficiant d’une aura quasi sacrée.

Ce roman fleuve reflète le foisonnement de la société indienne en entremêlant les destins de plusieurs personnages avec pour toile de fond les tensions sociales et religieuses de Inde contemporaine qui ne peuvent laisser insensible la militante et activiste qu’est également Arundathi Roy. Le faisceau d’intrigues déployé trouve son unité au final, dans une apothéose colorée, véritable hymne à la diversité d’un pays insaisissable à l’entendement.

 

Si l’on cherche dans le domaine de l’opéra une référence à l’Inde, l’une des plus belles réussites est à trouver à l’opéra comique : Lakmé de Léo Delibes (1883) relate les amours contrariées de la fille d’un Brahmane -Lakmé- pour un officier britannique. Par son ignorance des rites sacrés, le jeune colon Gérald souille l’enceinte du temple hindou et s’attire la haine du vieux prêtre, père de Lakmé. Le fameux duo des fleurs entre Lakmé et Mallika est un des classiques des morceaux choisis d’opéra, et l’air « Où va la jeune hindoue ? » un sommet d’interprétation pour soprano colorature, qui révéla notamment Natalie Dessay au début de sa carrière.

 

Parmi les curiosités récentes sur le même thème, notons la création d’un opéra intitulé Orfeo par delà le Gange (Orfeo crosses the ganges). Une adaptation de l’œuvre lyrique de Monterverdi reprenant le mythe d’Orphée transposé en Inde, créé et dirigée par Françoise Lasserre et monté à l’opéra de Reims en 2016.  La Grèce rejoint l’Inde, Le livret baroque alterne avec des tableaux de musique traditionnelle indienne, le luth côtoie la cithare pour un résultat d’une réussite intemporelle !

 

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