Chronique 25 du 28 septembre au 11 octobre 2024

Amir Tibon est en une du LibéJ (03/10) et, à l’image du Monde des Livres de la semaine précédente, il sert de support pour évoquer l’après 07 octobre, ou, disons plus simplement les retombées du jour de l’attaque terroriste du Hamas. Philippe Lançon en souligne à la fois les aspects factuels, le « thriller » de la journée en elle-même et les interrogations nombreuses qui naissent à ce moment. Elles concernent à la fois le manque de vigilance et la traîtrise des assaillants, vis-à-vis notamment d’une communauté qui a tenté de se rapprocher des Palestiniens, mais aussi de l’absence suspecte de réaction de la part de l’armée israélienne : « Il n’y a plus de leaders dans ce pays aujourd’hui, ni du côté israélien, ni du côté palestinien. Ils sont remplacés par des psychopathes et des hommes égocentriques, assoiffés de sang, assoiffés de pouvoir, ou une combinaison des deux.»

Massacre plus éloigné dans le temps mais toujours présent, avec le livre que Gaël Faye consacre à nouveau au Rwanda. Même s’il s’agit ici pour l’écrivain, rentré au pays, de renouer également avec sa mère, en érigeant en héroïne une figure féminine. Elle échappe au génocide en coupant son fils de ses racines, comme le souligne Muriel Steinmetz du Rendez-vous des livres, même si l’auteur souligne que la dimension autobiographique est loin, il existe une distance notamment entre lui et Milan, son héros.

Pour le Figaro littéraire, les unes se suivent et finalement se ressemblent un peu (03 et 10 /10). A savoir le charme de l’Italie puis la question, plus problématique de la personnalité de Pie XII. Pour la première, les écrivaines Viola Ardone (qui achève une trilogie) et Cristina Comencini (qui continue à écrire au bord du cinéma) sont des autrices contemporaines, vivantes, là où Italo Calvino incarne la littérature italienne qui est susceptible de rentrer dans l’histoire avec son « Pléiade » et Cahier de l’Herne. Un précédent volume centré sur sa correspondance nous préparait à son émergence. D’un autre côté, les auteurs français qui sont fascinés par l’Italie à l’image de Pierre Adrian qui, après de nombreux séjours italiens dont l’un à la Villa Médicis s’attache à la figure de Cesare Pavese : « un voyage personnel lumineux nous dit Bruno Corty, tandis que l’auteur met en exergue que « son suicide lui appartenait au même titre que sa pipe ou ses lunettes. » »

Libération du samedi est allé dénicher de son côté Kev Lambert, écrivain québécois (et déjà prix Médicis) qui vient de publier un roman qui raconte les aventures intimes d’un cousin et d’une cousine aux identités de genre plus ou moins assurées. Mais c’est avant tout parce que nous sommes dans un monde de l’enfance : « le roman dont les aventures de sont d’abord plus ou moins contées au style indirect voit aussi le « il » se transformer en « elle », puis « elle » en « il », le « je » s’évaporer un temps et le « nous » se faire le synonyme d’un peu plus que d’une osmose, tandis que le « on », pronom impersonnel s’il en est, gagne sa couronne tout à fait personnelle. » Le point de vue paraît complexe mais le récit est assez simple. L’argument ? les deux héros libèrent une créature dangereuse de jeu vidéo dans la réalité.

Jean-Claude Raspiengeas propose pour sa part en une de Livres et Idées un Roman de gare, choix plus léger puisque de son aveu même ce roman s’ouvre sur « une nouvelle pitrerie de Philibert Humm, première d’une longue série qui parsèment le récit. » Récit de la tentative de vagabondage en train de marchandises pour deux héros à la fois naïfs et romanesques qui veulent « juste partir et rêver ».

Pour ce qui est des événements, rendez-vous à la chronique orale.

Index des articles parus dans la presse de cette semaine

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                                                       Semaine du 28/09 au 4/10/2024

                                                          Semaine du 5/11 au 11/10/2024