Après une semaine à deux têtes, Georges Perec et Fred Vargas, c’est la dispersion en cette fin d’année, d’Alexandre Dumas fils à Minnie Panis. Qui ? Minnie Panis, que le rendez-vous des livres, supplément de l’Humanité, propose de découvrir. J’écoute le billet audio.

 

Découvertes et redécouvertes donc, en Une cette semaine ; Qui êtes-vous Minnie Panis ?  demande ainsi le RVDL à l’occasion de la sortie du roman, le premier intitulé Les conséquences (Actes Sud) ? – Minnie Panis est nous dit Sophie Joubert « une jeune et prometteuse artiste conceptuelle qui met en scène son intimité pour mieux se dérober aux regards » à l’image de Sophie Calle par exemple »roman expérimental, aussi captivant qu’un polar ajoute la critique qui soutient »la disparition est le motif central ce roman profond et léger, hanté par la figure de l’artiste culte néerlandais Bas jan Ader, mort noyé dans l’océan Atlantique en 1975. On notera deux autres auteurs du nord de l’Europe por compléter ce tour d’horizon, Le chronométreur du suédois Pär Thorn et 3000 euros de Thomas Melle (allemand) respectivement publiés par Quidam et Métailié. Les héros un contremaître obsédé par le temps jusqu’à la déraison d’une vie entièrement chronométrée et deux « victimes du miracle économique allemand. »

Et l’édition grecque où e est-elle ?  C’est le Monde des livres qui répond à la question en Une et dossier à l’occasion de la 32ème Comédie du livre à Montpellier. Pour répondre rapidement elle n’a pas renoncé face à la crise. Même si l’auteur de roman policier Christos Chryssopoulos  dit « Je savais que la crise n’était pas venue en touriste, mais avec un permis de résidence. » Alain Salles l’envoyé spécial du journal à Athènes qui recueille ce propos précise que la crise « est entrée dans la littérature grecque », il enregistre les réactios, celle d’Ersi Sotiropoulos, l’auteure que nous découvrons depuis quelques années « La crise vide les âmes et pas seulement les poches. J’ai pensé que ça pourrait être bénéfique, on aurait moins de pouvoir d’achat mais plus d’amitié. C’était un rêve, nous devenons plus sauvages. » Vassilis Alexakis  conclut « La Grèce est un pays qui rétrécit. Il est en voie de disparition (…) Notre seul espoir c’est les réfugiés syriens. On a besoin d’eux plus qu’ils n’ont besoins de nous. » Pour les références voir le billet audio…

Absence encore, mais dans la veine de cette année qui voit beaucoup de romans traiter de la question. Avec Une fuite en Egypte, c’est Philippe de Jonckheere en une de la Croix qui l’aborde . Un roman sur un veuvage, un sujet presque trop simple mais, nous dit jeanne Ferney, « ce n’est rien et c’est énorme à la fois, tant est grande la difficulté à vivre de ce photographe père de deux jeunes enfants. » Une redécouverte intéressant, sous l’angle de la biographie avec Alexandre Dumas fils ou l’anti Œdipe comme le dit le sous-titre que Marianne et Claude Schopp lui consacrent chez Phébus. Homme accompli de la république des lettres, ses romans sont éclipsés par ceux de son père mais ils s’entendent « une sensation partagée de la négritude, et toujours sur le plan de la plaisanterie. Cette autre origine les mettait un peu en marge. Et Dumas fils, qui était donc un octavon comme on dit, aimait à rappeler qu’il avait quelques gouttes de sang africain. » (Phebus)

 

Du côté des chroniqueurs.

Chacun ses goûts. Ou plutôt chacun vers ses préférences en cette fin d’année plus libre. « Il serait idiot nous dit Bruno Frappat de passer à côté et de manquer les occasions de se délecter de ses belles histoires » nous dit-il, ayant découvert le roman d’aventure de Jean-Christophe Ruffin dont le titre résume à la fois le romanesque et la réflexion sur les rapports entre peuples premiers et occidentaux Le tour du monde du roi Zibeline, Gallimard

Avec Jean-Claude Lebrun on découvre Catherine Grive et son roman Reste le chagrin, histoire d’un poète américain sur le  modèle du personnage réel Alan Seeger qui meurt sur le Somme en 1916. Sa mère va en pèlerinage au cimetière, blessée : « elle qui appréciait tant Paris et nullement ne consentit à l’engagement de son fils pour le pays étranger ». Elle évoluera.

Curieux livre que celui de Jérôme Meizoz défendu par Eric Chevillard, Faire le garçon, Zoé. « Le livre est constitué de soixante chapitres, un sur deux relevant de l’enquête et l’autre du roman. La question centrale est celle de l’identité, de sa construction par rapport aux impératifs de la société : « une panne sexuelle et c’est toute la virile construction qui s’affaisse, dont la solidité réside d’ailleurs dans la capacité à enquiller les apéritifs sans faillir. » Le héros, prostitué aux femmes, refuse le rôle tout fait de garçon.

Samedi, Mathieu Lindon nous avait rapidement initié à l’univers d’Uchida yaken dont on ( Les Belles lettres) édite conjointement  selon sa volonté deux recueils de nouvelles Au-delà et Entrée triomphale dans Port-Arthur » Un écrivain anticonformiste issu d’une famille ruinée mais qui a gardé le détachement et la morgue de ses origines et qui joue le rôle du fou de la société au sens où l’on entendrait un fou du roi. Etienne de Montety essaie de louvoyer face au nouveau livre de Valérie Trierweiler, citant quelques perles et saluant l’effort de